3 mai 2007

La reflexion du jour

On ne parle pas de culture dans cette campagne. Voici donc un court extrait de l'interview d'Olivier Py paru dans le monde de ce soir et avec lequel je suis parfaitement d'accord !


Le Monde : Vous avez dit préférer, à la notion de "théâtre citoyen", celle de "théâtre populaire"

O.P : Cette idée d'utilité civique du théâtre me gêne. On ne peut pas demander au théâtre de résoudre la fracture sociale ou de réparer la couche d'ozone. En revanche, on peut faire ce que j'appellerais un théâtre de l'inquiétude, ou de l'impatience. Un théâtre qui se soucie du monde avec ses propres armes : l'actualité, c'est le vent dans les yeux d'Homère. Qu'on monte Arne Lygre ou Eschyle, on ne s'adresse pas qu'au citoyen, on s'adresse au mortel.

C'est très fondamental : si on perd cette idée, on va perdre le théâtre lui-même, on va perdre l'art. Ce mortel qui peut réfléchir sur les institutions démocratiques ou la place de l'étranger dans la société doit aussi méditer sur sa propre caducité, sur la vanité du pouvoir, sur des choses qui dépassent les faits de société. C'est ce que je veux dire quand je parle de théâtre populaire plus que de théâtre citoyen.

1 commentaire:

Grégou a dit…

C'est intéressant!