5 décembre 2007

4 décembre 2007

Clip de la semaine

Charles Aznavour - Que c'est triste Venise, Live Paris 2004

"Je n'ai pas vu le temps passer..."



K08 !
Onzième rang. Presque au milieu de la rangée. Je suis arrivé très tôt - j’aime bien arriver tôt, d’une part parce que comme ça on sait qu’on arrive pas tard, et en plus ça permet de s’impregner de l’ambiance - et ai donc patiemment attendu, assis dans ce que les billeteux appellent le « carré or », intitulé qui permet de vendre des places à 99 Euros.
Je m’occupe en achetant un programme à 15 Euros qui est, on s’en aperçoit, une ancienne édition puisque la liste des 70 titres « jouables » n’est pas d’actualité et les textes sont en anglais. Lévon Sayan nous refile des stocks des tournées internationales ! On s’en fout puisqu’il y a de très belles photos.
Des photos, j’en prend aussi un peu, avec mon iJouet !...




Après une bonne heure passée à écouter les conversations des vieilles qui ne comprennent pas l’anglais et ne s’aperçoivent pas que les titres sont par ordre alphabetique et qu’il s’agit d’une liste indicative « Ouh la la il va chanter 70 chansons, ca va être long mais il va commencer par A ma fille », la salle s’éteint et un enregistrement de la voix de Charles annonce sa première partie.
Tiens, une vedette américaine, comme on disait dans le temps, pourquoi pas. On avait pas vu ça depuis longtemps du côté d’Aznavour et ca n’augure rien de bon sur la durée du tour de chant !…
Agnès Bihl
donc, une Linda Lemay sans l’accent, apparemment obligée par contrat à chanter des chansons déprimantes sur l’inceste notement. Cette chanteuse, qui en est quand même à son troisième album, s’en sort très bien dans cet exercice extrêmement difficile et arrive à séduire l’auditoire avec, à la fin, une chanson amusante. Agnès Bihl, à suivre donc puisque un ou deux de ses textes étaient très bien écrits.
La salle se rallume, merde, c’est l’entracte, un vrai entracte, ce qui signifie qu’il n’y en aura pas d’autre, bizarre, c’est pas comme d’habitude, ça va être plus court qu’avant !

Au bout d’une demi-heure, la salle s’éteint et Charles entre en scène, je suis suffisamment près pour voir parfaitement ses yeux et ses expressions, ce qui est plutôt intéressant pour un chanteur comme celui-là qui interprète réellement ses chansons.
On ne trouve pas sur scène le vieillard chevrotant que l’on redoutait. La voix est puissante, sûre, même si il chante plus bas et que certains titres ont été réadaptés à sa nouvelle tessiture. On est forcément déçu de ne pas assister à un tour de chant comme il en a fait encore en 2000, avec un spectacle en 2 parties, une bonne trentaine de chansons, beaucoup de bla-bla et 2 bonnes heures et demi se terminant avec un final permettant de l’applaudir encore pendant de bonnes minutes.


A 83 ans, avec une tournée d’adieux de plusieurs années, le parti pris d’un spectacle resserré a visiblement été choisi mais heureusement bien conçu, afin peut-on le croire d’assurer un niveau de qualité correspondant à sa réputation et accessoirement au prix des places.
Les effets se font ressentir : Charles parle beaucoup moins, enchaîne les titres récents pendant les 20 grosses premières minutes et interprète des titres plutôt rythmés. Les arrangements du style de son dernier album, avec pas mal d’accordéon (il a d’ailleurs débauché l’accordéoniste de Serge Lama), amènent une fraîcheur qui fait du bien au « passage obligé des nouveaux titres ».


Je voyage, en duo avec sa fille Katia

On remarque que pendant cette partie dite des chansons récentes, Charles lance souvent des regards vers les 3 prompteurs disposés au bord de scène (sur les tournées précédentes il n’en avait qu’un), mais les gens n’y connaissant rien ne s’en rendent pas compte, ça passe comme une lettre à la poste.


Au bout de quelques titres, Charles tombe la veste


Pour passer aux « anciennes chansons que les gens veulent », Charles envoie une version enlevée de Et Pourtant, tout à fait digne de ses concerts des années 70. On remarque au passage que le directeur musical est Gerard Daguerre, le fidèle pianiste de Barbara.

Le plus beau et émouvant moment du concert reste une sublime interprétation de Sa Jeunesse, en intégralité et accompagné du seul piano. On avait l’habitude de voir sur scène cette chanson tronquée et couplée avec Hier Encore. En entier et aussi bien interprétée, elle reprend toute sa valeur et j’étais complètement liquide, au milieu des visons arméniens.

Charles a choisi à mon sens les bonnes chansons mais par rapport aux autres tournées les coupes sont franches. On a une playlist d’une vingtaine de chansons seulement (au lieu de 32 en moyenne sur les tournées précédentes). Par contre, les interprétations sont d’une excellente qualité et le spectacle, en une seule partie, ne connaît pas de ventre mou et surtout Charles est au top tout le long, c’est ce qui compte.
On m’enlèvera pas de l’idée quand même qu’il manque des bouts !
La Mamma et Je m’voyais déjà sont passés à la trappe, on s’en aperçoit qu’après mais quand même ça fait bizarre.
Et surtout, mon plus grand regret reste le final, ou plutot l’absence de final, le tour de chant se terminant sur Emmenez-moi et non pas Les Bons Moments ou Nous nous reverrons un jour ou l’autre, titres bien plus propices à une réelle communion entre Charles et le public.

Moins de chansons donc, mais plus de pêche.
Et toujours une émotion intacte, sans cesse renouvelée, à nous faire redécouvrir des chansons que l’on connaît pourtant par cœur.




En vrac, je me souviens que Charles à chanté ces chansons là (il n’y a pas tout, ça me revient petit à petit) :

Comme ils disent Emmenez-moi Et pourtant Il faut savoir La bohème Les deux guitares Les plaisirs démodés Mes emmerdes Bon anniversaire Mon émouvant amour Non je n’ai rien oublié Pour faire une jam Que c’est triste Venise Avé Maria Sa jeunesse Viens

Et dans les récentes :
Je vis en banlieue Je voyage (duo avec Katia, sa fille) La Terre meurt J’abdiquerai